Il y a deux ans, je vous parlais de mon Elops Speed 500, une révélation en termes de simplicité et de plaisir. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. J'ai cédé aux sirènes de la polyvalence, explorant les chemins et les routes avec un gravel haut de gamme. Une machine fantastique, mais qui a révélé ses limites là où je ne l'attendais pas : mon quotidien de vélotaffeur entre Douai et Lille.
Speed 500 Bleu
Elops Speed 500 Blanc
Elops Speed 500 Jaune Tournesol.
(Objet du présent article)
Après une parenthèse faite de purges hydrauliques, de cassettes hors de prix et de la peur constante d'abîmer mon vélo dans le TER, le constat est sans appel. Il était temps de revenir aux sources. Temps de rebâtir une machine pensée pour une seule chose : dévorer le bitume chaque jour, sans faillir et sans vider mon compte en banque.
Voici donc le récit de la transformation de mon nouvel Elops Speed 500, version jaune tournesol, en l'outil ultime du commuter.
Sur le papier, un gravel a tout pour plaire : confort, capacité à aller partout, freins puissants. Mais la réalité du vélotaf, c'est aussi le train bondé, la pluie du Nord, les nids-de-poule et un besoin absolu de fiabilité.
Mon gravel, avec son groupe Shimano GRX 800, est devenu un gouffre en maintenance :
Coût d'usage : Une cassette à changer tous les 1500-2000 km, ça chiffre vite.
Entretien complexe : Les réglages de dérailleur constants, les purges de freins hydrauliques... C'est du temps et de l'argent que je préfère passer à rouler.
La "préciosité" : Le stress de rayer un cadre en carbone ou un levier coûteux en le garant dans l'espace vélo du TER est épuisant.
Le fixie, c'est l'antithèse de tout ça. L'entretien est quasi-inexistant et les consommables sont dérisoires : une paire de plaquettes à 4€, un pignon à 20€. C'est une tranquillité d'esprit que l'on ne peut plus quitter une fois qu'on y a goûté.
Pourquoi repartir sur ce modèle ? Parce que son rapport qualité/prix est imbattable. Le cadre en acier est confortable et indestructible, sa géométrie est vive et joueuse, et il constitue une plateforme de modification exceptionnelle. Le choisir en jaune tournesol, c'était comme un nouveau départ, une page blanche prête à être noircie par le bitume.
◀️ La base du projet, un Elops Speed 500 prêt à être transformé. Crédits : Site Internet Decathlon
L'objectif n'était pas de faire un vélo de salon, mais une machine de guerre. Chaque euro a été investi dans un but de performance, de durabilité et de sécurité.
1. Le Cœur Roulant : Des Roues à l'Épreuve du Nord
C'est le poste de dépense le plus important, et le plus crucial. J'ai opté pour un montage qui a fait ses preuves :
Jantes : Weinmann DP18. Leur profil semi-haut offre une excellente rigidité et un look affirmé, mais c'est surtout leur robustesse qui m'a convaincu.
Je ferais un article sur Weinmann. Mon précédent était monté en Weinmann G42 (42 mm de haut) en triple épaisseur. Très robuste mais difficile à accrocher dans le train (surtout à décrocher).
Moyeux : Goupil à roulements scellés. Indispensable pour affronter la pluie sans arrière-pensée. C'est le genre de matériel "monte et oublie" qui vous assure une tranquillité d'esprit totale.
Pneus : WTB ThickSlick Sport en 700x25c. Les pneus d'origine Decathlon sont très bons pour un usage single-speed. Je le s avais sur l'Elops 900 : rien à redire en usage urbain. Confortable, pas de crevaison (1400 km) et roulant. Mais en fixie, où le pneu arrière sert aussi de frein lors des skids, il faut plus. Le ThickSlick offre une bande de roulement ultra-épaisse, gage de longévité et de résistance aux crevaisons.
2. La Transmission : Le Ratio Parfait et une Chaîne en Or
Le diable se cache dans les détails de la transmission.
Pédalier & Ratio : Le pédalier d'origine a laissé sa place à un Sturmey Archer de 46 dents. Associé à un pignon fixe de 16 dents, on obtient un ratio de 2.875. C'est le remplacement idéal du 44x18 d'origine. Il me permet de rouler à 25-30 km/h avec une cadence confortable de 70 tours/minute, tout en gardant une réserve pour pousser jusqu'à 35 km/h sans mouliner excessivement.
Chaîne : Une Izumi Standard couleur Or. Au-delà de l'esthétique, c'est un choix de raison. Le freinage par rétropédalage et les skids imposent une tension énorme sur la chaîne. Un modèle robuste comme celui-ci est une assurance-vie contre la casse.
3. Les Indispensables : Voir, Être Vu et Porter
Un vélotaf se doit d'être pratique.
Porte-bagage : Le porte-bagage avant Elops 500 de Decathlon. Il s'intègre parfaitement, il est robuste et me permet de transporter mon sac sans déséquilibrer le vélo.
Éclairage : Ma stratégie est double. Pour voir sur la portion de route non éclairée de mon trajet matinal, j'ai installé la lampe FL 940. Sa puissance est rassurante et transforme la nuit en jour. Pour être vu, je la couple à des éclairages plus petits et légers : un SL 510 à l'avant et un City Speed à l'arrière, tous deux rechargeables par USB.
Porte-bagage : Le porte-bagage avant Elops 500 de Decathlon. Il s'intègre parfaitement, il est robuste et me permet de transporter mon sac sans déséquilibrer le vélo.
Ma stratégie est double. Pour voir sur la portion de route non éclairée de mon trajet matinal, j'ai installé la lampe FL 940. Sa puissance est rassurante et transforme la nuit en jour. Pour être vu, je la couple à des éclairages plus petits et légers : un SL 510 à l'avant et un City Speed à l'arrière, tous deux rechargeables par USB.
Le résultat ? Un vélo transformé. Il est plus rigide, plus réactif. Chaque coup de pédale est transmis directement à la route. Le passage d'un ratio de 2.44 à 2.88 a allongé la plage d'utilisation, le rendant plus rapide et plus grisant sur les longues lignes droites entre deux villages.
Mais le plus grand gain n'est pas en performance pure. C'est la sérénité. Je peux le laisser à la gare, le rentrer dans le train sans crainte, rouler sous la pluie sans penser à mes roulements. Il demande de l'attention sur la route, mais ne m'en demande aucune une fois le trajet terminé.
Ce projet prouve qu'il n'est pas nécessaire de dépenser des fortunes pour avoir le vélo parfait. Il faut simplement définir son besoin et choisir des composants intelligents. Cet Elops 500 n'est plus un simple vélo de série ; c'est mon outil, taillé sur mesure pour ma routine, et la preuve que le retour à la simplicité est souvent le chemin le plus efficace.